Les sept frères chinois

Rodolfo Castro & André da Loba

ISBN: N/A Category

Les sept frères chinois… étaient six. Même si, au début de cette histoire, il n’y en avait que cinq. Ils vivaient près de la mer. Personne ne pouvait les différencier, car ils étaient tous identiques. Pour ne pas se tromper, leur mère les appelait tous Li.

INFORMATION

Colección:

Pages : 48 págs.

Reliure : cartoné

Mesures : 25x23 cm

Publication : junio 2011

Les sept frères chinois… étaient six. Même si, au début de cette histoire, il n’y en avait que cinq. Ils vivaient près de la mer. Personne ne pouvait les différencier, car ils étaient tous identiques. Pour ne pas se tromper, leur mère les appelait tous Li.

 

C’est par cette approche singulière que débute Les sept frères chinois. Cette adaptation de Rodolfo Castro reprend la proposition artistique originale d’André da Loba, dans un style très éloigné – et non moins surprenant – de celui de son premier travail avec OQO editora, El oso y el cuervo, lauréat du Visual Book Design Award 2008 dans la catégorie illustration.

 

Contrairement à ce que le début de l’histoire pourrait laisser penser, ce récit de la tradition orale chinoise renforce le message selon lequel, heureusement, il n’y a pas deux personnes identiques. Elle nous rappelle également que nous avons tous des capacités ou des compétences qui nous confèrent une personnalité unique et intransmissible.

 

Avec le temps, les frères Li ont été capables de faire des choses qui les distinguaient. Li, l’aîné, était capable d’avaler la mer tout entière. Le deuxième Li avait un cou de fer. Le troisième Li avait des jambes élastiques. Le quatrième Li, le feu ne le blessait pas. Le cinquième Li pouvait retenir sa respiration pendant longtemps. Bien que tout le monde ait des capacités, à des degrés divers, celles-ci ne sont généralement pas de nature surnaturelle.

 

Le sixième Li, dépourvu des dons extraordinaires de ses frères, avait quitté la maison pour chercher fortune. C’est l’expérience, ou le déroulement des événements, qui fait que l’on développe ces compétences et ces aptitudes qu’il serait peut-être plus difficile de faire émerger lorsqu’on est entouré d’individus dotés de compétences incroyables.

 

Cette histoire souligne que nous sommes tous nécessaires, car la plus petite ou la plus spontanée des actions peut être la contribution décisive à la résolution d’un problème. Dans cette histoire, tous les frères collaborent – en mettant à profit leur grande ressemblance et leurs capacités – pour tenter de sauver l’aîné Li, injustement condamné pour la mort d’un garçon, victime de sa propre cupidité. Finalement, ce sont les larmes du sixième Li, inconsolable du terrible sort de son frère, qui éviteront à la famille une mort certaine, malgré la détermination d’un empereur qui semblait invincible.

 

L’album The Seven Chinese Brothers reprend l’esprit de David contre Goliath, où un petit berger vainc un guerrier géant tout-puissant. Dans ce cas, un malheureux échec est capable de vaincre un empereur dont la justice était infinie, dont la colère pouvait renverser des montagnes, dont le regard pouvait charmer des serpents, dont les yeux pouvaient voir à l’infini et dont le silence était plus intense que le grondement d’une tempête. Ce conte montre qu’il n’y a pas d’arme plus puissante que celle des nobles sentiments et qu’il n’y a pas d’habileté plus grande que celle qui vient du cœur.

 

À l’instar du texte, dans lequel un jeu d’échange se joue entre les frères Li pour tromper les gardes, André da Loba, dans ses illustrations, propose un autre jeu au lecteur : en le plaçant au milieu d’un parcours labyrinthique à travers les lignes avec lesquelles il construit les personnages et leurs actions, dans un développement narratif et visuel qui s’amplifie au fil des pages. Compte tenu de l’origine de l’histoire, il s’est inspiré du Tangram, un ancien puzzle chinois composé de sept pièces (cinq triangles de formes différentes, un carré et un trapèze).

 

Dans ce cas, le puzzle est constitué de lignes qui, tout au long du livre, se croisent et se décroisent ; tantôt elles sont parallèles dans un estuaire, tantôt elles s’affrontent et vont dans des directions opposées, avant de se chevaucher dans une rencontre stratégique. « Les lignes sont la matière corporelle de ce jeu », souligne l’artiste portugais.

 

Son univers créatif donne lieu à des résultats aussi surprenants que Les Sept Frères Chinois : une proposition synthétique, apparemment simple, mais avec beaucoup d’élaboration conceptuelle derrière elle. Ainsi, la palette de couleurs choisie obéit à des critères de cohérence et d’intentionnalité. Le résultat final : des schémas iconographiques stimulants pour le lecteur, qui joue le jeu de la lecture dans un album qui exige une manière différente de regarder et de comprendre des concepts et des abstractions à travers l’image.

 

Auteur Rodolfo Castro
Illustrateur André da Loba

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