-Si ça suffit… Si ça suffit… Et ça suffit encore !
Darabuc et Rashin Kheiriyeh sont les cuisiniers de cette délicieuse Soupe Rien que les lecteurs affamés pourront désormais retrouver au sein du menu de la rédaction d’OQO.
Darabuc et Rashin Kheiriyeh sont les cuisiniers de cette délicieuse soupe. L’auteur récupère une recette ancienne, celle de la Soupe aux Pierres, un conte populaire qui, comme cela arrive souvent avec les histoires d’origine traditionnelle, présente différentes versions selon les pays.
13,50€ – 14,90€
-Si ça suffit… Si ça suffit… Et ça suffit encore !
Darabuc et Rashin Kheiriyeh sont les cuisiniers de cette délicieuse Soupe Rien que les lecteurs affamés pourront désormais retrouver au sein du menu de la rédaction d’OQO.
Darabuc et Rashin Kheiriyeh sont les cuisiniers de cette délicieuse soupe. L’auteur récupère une recette ancienne, celle de la Soupe aux Pierres, un conte populaire qui, comme cela arrive souvent avec les histoires d’origine traditionnelle, présente différentes versions selon les pays.
Darabuc, connaisseur de cette riche tradition, s’en inspire mais retravaille les ingrédients et cuisine une Soupe Rien, personnelle, moderne et à forte dose d’humour. Le résultat est une fable avec laquelle les enfants apprendront l’importance du partage et du soutien. Et en outre, ils découvriront que pour surmonter des situations de besoin et de difficultés, il suffit souvent d’un peu d’ingéniosité et d’imagination.
Les protagonistes, comme dans presque toutes les fables, sont des animaux. Dans ce cas, María Zorruna et Juan Gato, deux voyous qui arrivent un jour aux portes d’un palais pour demander de la nourriture. Là vit l’avare Juan Rata qui ne veut rien leur donner, et ils lui proposent alors de lui préparer une soupe prodigieuse, une soupe de rien.
L’auteur joue avec la symbolique des personnages, puisque tant le renard que le chat sont des animaux auxquels l’imaginaire collectif attribue des caractéristiques comme l’intelligence ou la ruse. Et on peut en dire autant du rat, un animal traditionnellement associé à l’avarice.
Darabuc opte pour une structure de dialogue dans laquelle les réponses et contre-réponses toujours drôles des personnages font avancer l’histoire. Le schéma, qui reste en général fidèle à la tradition, est le suivant : María Zorruna suggère un ingrédient avec lequel la soupe aurait un meilleur goût et Juan Rata, qui ne se rend pas compte de l’astuce, accepte volontiers de le lui donner, car seul C’est un ingrédient sans importance.
La répétition de tous les ingrédients à chaque fois qu’un nouveau est ajouté, en plus de contribuer au rythme de l’histoire, donne aux plus petits une occasion en or de travailler avec certaines unités de mesure (pincée, éclaboussure, bouquet, ficelle). le plus courant dans la cuisine.
D’autres ressources comme la mesure des vers ou la présence de formules répétées du début à la fin renforcent également le rythme du récit.
Mais s’il y a une chose qui doit être claire à propos de Nothing Soup, c’est que c’est un album amusant. Ouvrez-le, jetez un œil aux illustrations de Rashin Kheiriyeh et immédiatement un sourire vous vient aux lèvres. Quelle surprise! Et quels étranges personnages ! Alors, tous vêtus de noir de la tête aux pieds, et avec des lunettes noires… Ils ne ressemblent pas vraiment à des petits anges, mais plutôt… et s’ils étaient… chut… des gangsters ?
L’illustrateur iranien qui capte parfaitement la touche irrévérencieuse que Darabuc donne au récit présente des protagonistes loin d’être innocents. Et en plus de cela, il collabore avec de nouvelles raisons de rire. Y a-t-il quelque chose de plus amusant que de voir des personnages aussi sinistres, portant un tablier et remuant dans la marmite ?
La simplicité est l’une des caractéristiques de la personnalité de cet artiste qui collabore pour la première fois avec l’éditeur OQO. Pour son travail, il choisit une palette de couleurs réduite, basée sur des couleurs terreuses, quelques nuances dans la gamme du vert, du noir ou du blanc. Il compense cependant cette sobriété par des peintures à l’huile dont il obtient des textures riches, et aussi par des collages grâce auxquels il obtient l’impression de volume dans les compositions.
On ne peut manquer de commenter le décor dans lequel se déroulent les aventures de ces trois coquins, le désert de Nohaynada. Le choix du lieu représente un petit hommage de l’auteur aux contes rusés orientaux, puisque l’Orient est l’un des lieux avec la plus grande tradition du genre.
Une fois de plus, un détail révélateur de l’énorme richesse cachée dans cet album qui puise dans des traditions très anciennes et récupère un patrimoine culturel précieux pour les nouvelles générations. Et à cela, il faut encore ajouter le regard frais et sans préjugés de l’auteur qui crée des personnages fous à tomber par terre, et de l’illustrateur, architecte de l’esthétique moderne de l’album et de ce regard surprenant des protagonistes.
Texte de Darabuc
Illustrations de Rashin Kheiriyeh