La sorcière grince-dents

Trois frères passent outre aux conseils de leur mère et pénètrent dans une forêt obscure et mystérieuse. Le benjamin, craintif et conscient du péril, essaie d’avertir les plus grands, mais finalement les accompagne. Comme ils ne retrouvent pas le chemin de retour, ils décident d’entrer chez la sorcière, d’où s’échappe une alléchante odeur de nourriture…

Les contes et légendes sur les sorcières constituent un répertoire vivant et abondant, presque universel. Les enfants personnifient souvent leurs peurs dans des personnages maléfiques à l’apparence humaine. Mais pour gagner en confiance et vaincre ses peurs, rien de tel que d’écouter des histoires dans lesquelles les protagonistes triomphent de ces créatures effrayantes de l’imagination. Le personnage de la sorcière mangeuse d’enfants qui vit dans une petite maison au milieu de la forêt apparaît dans la tradition orale de nombreux peuples (Turquie, Russie, Europe…) et a également des antécédents littéraires anciens. La sorcière grince-dents un caractère hybride, avec des éléments narratifs empruntés à toutes ces cultures.

Dans cette aventure audacieuse, le plus jeune frère se révélera le plus raisonnable, car il sera le seul à reconnaître la maison de la sorcière, il se méfiera de l’apparente affabilité de l’étranger…, et il ne se laissera pas emporter par ses pulsions ou ses désirs. Si, au début de l’histoire, ce sont les aînés qui se moquent du plus jeune en lui reprochant d’être peureux et dégonflé, dans le dénouement, c’est lui qui, avec ruse et intelligence, prend l’initiative et fait face à la gravité de la situation.

L’histoire se termine par une fin positive qui transmet l’idée qu’il est possible de surmonter les obstacles.

Texte de Tina Meroto, à partir d’un conte populaire turco-russe Illustrations de Maurizio A. C. Quarello