Antonin est, nettement, un pingouin: la queue de pie, le popotin fin, le bec orange, les yeux en bouton, grassouillet et godichon. Antonin est lassé de son destin : suivre de ses aînés le chemin glacé et bleu du triste pôle, tomber sans aucun contrôle.
Antonin est, nettement, un pingouin: la queue de pie, le popotin fin, le bec orange, les yeux en bouton, grassouillet et godichon. Antonin est lassé de son destin : suivre de ses aînés le chemin glacé et bleu du triste pôle, tomber sans aucun contrôle.
Antonin est un pingouin qui est lassé de son destin et veut devenir bédouin. Il fuit sa maison et arrive jusqu’à Alger !
Sur place, il n’hésite pas à acheter, pour traverser le désert, un chameau qui boîte et trébuche en marchant. Le fait de désirer ce qui s’éloigne le plus de nous, n’est pas rare.
Les enfants sont souvent attirés par l’aventure et l’inconnu, c’est une caractéristique propre de l’enfance et une forme courante d’apprentissage. Avec enthousiasme, le pingouin entreprend cette aventure dans l’espace et le temps, un voyage vers la maturité.
Une métaphore de la vie qui nous démontre que nous estimons ce que nous avons lorsque nous le perdons. Pour l’auteur, Antonin est un conte sur le difficile équilibre entre la soif d’aventure et le besoin du cocon familial.
L’illustrateur essaie de transmettre aussi ce message en jouant surtout avec la couleur : nuits éteintes dans le désert, oasis qui reflète la solitude du héros.
Par contre, avec le retour au foyer et la redécouverte des sentiments, les illustrations s’illuminent et récupèrent la couleur : tons chauds et accueillants pour le Pôle.
Pour l’écrivain Miguel Salas Díaz, Tonino est un conte sur le « difficile équilibre entre le désir d’aventures passionnantes et le besoin de chaleur familiale ».
Face à l’histoire, l’illustrateur Paolo Domeniconi a également compris qu’il s’agissait du message principal du conte et il a essayé de le capturer de cette manière, en jouant principalement avec les couleurs. Il a donc représenté les nuits de Tonino dans le désert, faiblement éclairées et dans des tons sourds.
En outre, l’oasis n’a pas la connotation de bonheur qu’elle implique habituellement dans d’autres contextes. Dans l’histoire, elle apparaît comme un miroir dans lequel se reflète la solitude du protagoniste. Au contraire, avec le retour à la maison et la redécouverte de l’affection, les illustrations reprennent de l’énergie et de la couleur.
Domeniconi explique que, dans ses illustrations, il a cherché à faire comprendre que l’origine du départ de Tonino réside dans sa curiosité insatiable et son désir de voir d’autres lieux – d’où ses « grands yeux expressifs » – et que sa fuite n’est due ni à sa famille ni à sa maison, qu’il qualifie de « douillette ». D’où la gamme de couleurs aux tons chauds pour Polo.
En guise d’anecdote sur sa première collaboration avec OQO, l’illustrateur explique que ce travail lui a donné l’occasion de donner vie à une image à laquelle « je pensais depuis longtemps ». Pour revenir au pôle, Tonino utilise un poisson sous-marin à la forme inhabituelle, née d’une question qui le « tourmentait » : « si les avions ont des ailes, pourquoi les sous-marins n’ont-ils pas de nageoires ?
Texte de Miguel Salas Illustrations de Paolo Domeniconi