André le distrait

André le distrait s’obstine à trouver un travail sur mesure et essaye différents métiers : lundi chez un tailleur, mardi chez des paysans, mercredi dans un bistrot… Après des mésaventures amusantes et des échecs professionnels retentissants, et alors que personne autour de lui ne veut lui donner du travail, sa persévérance et son optimisme sont enfin récompensés lorsqu’il arrive chez le croque-mort du village le plus proche.

Version libre du conte traditionnel Le marié fou, popularisé par l’écrivain juif Isaac Bashevis Singer dans les Contes du village de Chelm. Cette histoire a des corrélats intéressants dans des traditions lointaines : Lazy Jack en Angleterre, Pedro Malasartes au Portugal, Maung Htin Aung en Birmanie…, avec des coïncidences remarquables, qui ne sont évidemment pas fortuites. Dans tous les cas, le protagoniste suit les instructions à la lettre, même dans les situations les plus insolites. La mère est la personne chargée d’enseigner au garçon ce qu’il doit dire ou faire dans chaque circonstance, et il obéit sans se plaindre et sans analyser la situation par lui-même, ce qui se traduit par des actions incohérentes et absurdes.

André le distrait respecte la trame et les motifs traditionnels de l’histoire, en reprenant des éléments des variantes précédentes. Mais il apporte aussi un rythme agile et original, marqué par les sept jours de la semaine, période pendant laquelle le protagoniste acquiert son indépendance.

D’un point de vue visuel, Evelyn Daviddi donne aux scènes un caractère moderne, avec des personnages expressifs et amusants, des traits frais, une grande cohérence dans la composition et des espaces bien définis qui favorisent la compréhension et l’appréciation de l’œuvre par les plus jeunes.

Text de Patacrúa, à partir d’une conte traditionnel juif Illustrations d’Evelyn Daviddi