Les Énormes s’en allèrent passer la journée à la plage. Après avoir sauté dans les vagues, fait des châteaux de sable, cherché des coquillages et joué avec le cerf-volant, l’heure du déjeuner arriva. Tous les cinq s’installèrent sous le parasol et firent un sort aux casse-croûte. Alors Père dit : − Les enfants, c’est l’heure de faire la sieste. Grand, Moyen et Petit s’allongèrent sur leurs serviettes. Petit protesta : − On ne peut pas dormir si tu ne nous racontes pas une histoire.
Les Énormes s’en allèrent passer la journée à la plage. Après avoir sauté dans les vagues, fait des châteaux de sable, cherché des coquillages et joué avec le cerf-volant, l’heure du déjeuner arriva. Tous les cinq s’installèrent sous le parasol et firent un sort aux casse-croûte. Alors Père dit : − Les enfants, c’est l’heure de faire la sieste. Grand, Moyen et Petit s’allongèrent sur leurs serviettes. Petit protesta : − On ne peut pas dormir si tu ne nous racontes pas une histoire.
Les enfants ont toujours sommeil à l’heure du coucher, qu’ils appartiennent à la famille des Enormes ou à celle des humains. Dans ces situations, une histoire est le meilleur allié.
Cependant, tout le monde n’est pas captivé par la même histoire et il est nécessaire de les personnaliser et d’adapter l’histoire aux intérêts de chacun : Pourquoi y a-t-il des vagues dans la mer ? Pourquoi les poissons sont-ils colorés ? Qui soigne les animaux de la mer ? o Pourquoi les nuages ont-ils des formes ?
Pep Bruno – collaborateur régulier d’OQO editora (La cabra boba, Libro de contar, Pétala, La noche de los cambios et La casa de mi abuela) – bénéficie de la brillante collaboration des illustrations de Natalie Pudalov dans cette quadruple adaptation.
Pour sa deuxième collaboration avec OQO editora, après La boda de Gallo Pinto, l’artiste russe, bien que résidant en Israël, a renforcé et rehaussé l’imagination, l’humour et l’ironie du texte. Pour ce faire, elle a eu recours à ses habituelles illustrations colorées et a déployé sa talentueuse créativité afin d’enrichir les petits et grands personnages de détails minutieux et amusants.
Pudalov n’a pas caché ses efforts « à la limite » pour apporter des solutions métaphoriques à l’histoire contenue dans ses images, ce qui a donné lieu à des illustrations aussi précieuses qu’impossibles, ce qui n’est pas le cas de son imagination débordante. Il offre ainsi au lecteur des métamorphoses telles que la transformation du géant des mers en un être si minuscule qu’il s’endort dans un gland de pin.
L’histoire de Pep Bruno alterne entre le réel (Papa Enorme sur la plage racontant des histoires à sa famille qui s’endort l’une après l’autre) et le fictif (la reconstitution méticuleuse de chaque histoire pour Grande, Mediano, Pequeño et, enfin, pour sa femme).
Les illustrations entrent également dans ce jeu à travers une dualité chromatique : des bleus, des verts marins et des turquoises pour la première étape et toute une palette de couleurs pour le monde du rêve où toutes les palettes et toutes les tailles sont possibles.
Malgré cette frontière chromatique, le reste de l’histoire offre une ligne « floue » entre le réel et le fictif. De manière délibérée, l’illustrateur invite ainsi le lecteur à participer à une sorte de jeu.
Les illustrations font un clin d’œil à un lecteur complice et attentif, capable de découvrir, par exemple, que le personnage de l’une des histoires de Padre Enorme, Mercromina, est identique, dans sa caractérisation, à Madre Enorme.
Comme Pep Bruno accorde une grande attention aux détails dans les descriptions de l’histoire, l’illustrateur a estimé qu’il était nécessaire que les illustrations ne soient pas une interprétation directe de l’histoire. Elle a donc opté pour des images qui stimulent la réflexion et la curiosité du lecteur et évoquent des concepts, plutôt que pour des images qui révèlent le texte.
À tout ce travail, il a ajouté sa tentative réussie d' »injecter une dose d’humour » dans l’histoire. Ainsi, le lecteur prendra plaisir à rencontrer des images amusantes comme celles offertes par le martin-pêcheur qui a pour compagnon un escargot.
Bref, un album plein d’histoires et de fantaisie, un ingrédient toujours essentiel. Et cela, le père Enorme et tous les parents du monde le savent.
Texte de Pep Bruno
Illustrations de Natalie Pudalov
Traduction de l’espagnol Marcelline Fouquet