Description
À chaque coup de ciseaux,
le Marionnettiste sentait comment cédaient
les fils qui tendaient l’âme de Zimbo.
Il y a des liens qu’il faut rompre pour que d’autres, noués
par l’affection, ne se rompent jamais. Cette histoire explore
la douleur causée par le départ des personnes qu’on aime.
Partir et laisser partir ne veut pas dire cesser d’aimer.
L’auteur offre une vision égalitaire d’une situation qui
touche doublement : la tristesse que provoque l’aliénation
de Zimbo et la peine que ressent le marionnettiste à cause
de son départ. Il réussit à nous faire partager aussi bien
le chagrin de ce dernier que les souhaits et le courage
de Zimbo de mener une vie qui le comble. Les créatures
en bois du marionnettiste sont comme ses propres fils.
Il aimerait qu’elles restent toujours avec lui au risque de
les surprotéger ou de les rendre malheureuses. Capable
pourtant de se mettre à la place des autres, il favorise leurs
désirs comme le font les personnes qui aiment les siens.
Sa générosité fait qu’il accepte l’indépendance de Zimbo et
se prête à collaborer.
« Si j’étais une marionnette, je me couperais les fils »,
s’inspirant de cette phrase, l’auteur aboutit à la métaphore
de la souffrance du père qui accepte et participe au
processus d’indépendance de ses enfants.
La tendresse du texte est renforcée par la délicatesse
des personnages de Joanna Concejo. Des illustrations
poétiques, évocatrices accompagnent la prose lyrique.
L’illustratrice dessine au crayon, une préférence qu’elle
attribue au fait que malgré l’impression de pauvreté, le
résultat est plus fort et les images ont une plus grande
intensité dramatique. Une technique simple, naturelle,
qu’elle aime bien. Elle réserve la couleur pour les moments
heureux du livre, quand Zimbo se sent libre, se produit alors
« l’éclosion de couleurs », moment culminant du récit.
Après, quelques touches de couleur souligneront encore la
présence du héros : « ses idées demeurent pour donner de
l’espoir à ceux qui restent », et à ceux qui liront ce conte.
Auteur Arturo Abad
Illustratrice Joanna Concejo
Traduction de l’espagnol Marcelline Fouquet